sábado, 20 de noviembre de 2010

La Carta de Manden kalikan


La Carta de Manden, o Manden kalikan, fue proclamada en 1222 por Soundjata, fundador del Imperio de Malí, y sus pares. Sigue siendo la referencia principal de los sinbo o donso, grandes principales cazadores del Manden.

Los cazadores declaran:
Toda vida (humana) es una vida.
Es cierto que una vida aparece previamente a la existencia de otra vida,
pero una vida no es "más antigua", más respetable que otra vida,
así como una vida no es superior a otra vida.
Los cazadores declaran:
Toda vida que es una vida,
todo daño causado a una vida exige reparación.
Por lo tanto,
que nadie robe a su vecino,
que nadie cause dolor a su prójimo,
que nadie martirice a su semejante.
Los cazadores declaran:
Que cada uno vela por su próximo,
que cada uno venera a sus progenitores,
que cada uno educa como es debido a sus niños,
que cada uno "mantenga", cubra las necesidades de los miembros de su familia.
Los cazadores declaran:
Que cada uno vela por el país de sus padres.
Por el país o patria, faso,
es necesario oír también y sobre todo los hombres;
ya que "todo país, toda tierra que viera a los hombres desaparecer de su
superficie se volvería nostálgica inmediatamente".
Los cazadores declaran:
El hambre no es una buena cosa,
la esclavitud no es tampoco una buena cosa,
no hay peor calamidad que esas cosas,
en este bajo mundo.
Mientras que tengamos la aljaba y el arco,
el hambre no matará ya nadie en Manden,
si por ventura el hambre viniera a prevalecer;
la guerra no destruirá más al pueblo
para tomar esclavos;
es decir que nadie colocará en adelante la mordaza en la boca de su semejante
para ir a venderlo;
a nadie se golpeará tampoco,
ni a fortiori condenado a muerte,
porque sea hijo de esclavo.
Los cazadores declaran:
La esencia de la eclavitud es extinguida este día
"de un muro al otro", de una frontera a la otra de Manden;
los tormentos nacidos de estos horrores se terminan a partir de este día en Manden.
¡Qué prueba es el tormento!
Sobre todo cuando el oprimido no dispone de ningún recurso.
El esclavo no goza de ninguna consideración,
en ninguna parte en el mundo.
La gente de antes nos dice:
"El hombre como individuo
hecho de hueso y carne,
tuétano y nervios,
de piel cubierta de pelos y cabello,
se alimenta con alimentos y con bebidas;
pero su "alma", su espíritu vive de tres cosas:
ver lo que tiene deseo de ver,
decir lo que tiene deseo de decir
y hacer lo que tiene deseo de hacer;
si una sola de estas cosas viniera a faltar al
alma humana,
sufriría y se marchitaría seguramente".
En consecuencia, los cazadores declaran:
Cada uno dispone en adelante de su persona,
cada uno es libre de sus actos,
cada uno dispone en adelante del fruto de su trabajo.
Tal es el juramento del Manden
dirigido a las orejas de todo el mundo.


_____________

1. Les chasseurs déclarent :
Toute vie (humaine) est une vie.
Il est vrai qu'une vie apparaît à l'existence avant une autre vie,
Mais une vie n'est pas plus "ancienne", plus respectable qu'une autre vie,
De même qu'une vie n'est pas supérieure à une autre vie.
2. Les chasseurs déclarent :
Toute vie étant une vie,
Tout tort causé à une vie exige réparation.
Par conséquent,
Que nul ne s'en prenne gratuitement à son voisin,
Que nul ne cause du tort à son prochain,
Que nul ne martyrise son semblable.
3. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur son prochain,
Que chacun vénère ses géniteurs,
Que chacun éduque comme il se doit ses enfants,
Que chacun "entretienne", pourvoie aux besoins des membres de sa famille.
4. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur le pays de ses pères.
Par pays ou patrie,faso,
Il faut entendre aussi et surtout les hommes ;
Car "tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître de sa surface
Deviendrait aussitôt nostalgique."
5. Les chasseurs déclarent :
La faim n'est pas une bonne chose,
L'esclavage n'est pas non plus une bonne chose ;
Il n'y a pas pire calamité que ces choses-là,
Dans ce bas monde.
Tant que nous détiendrons le carquois et l'arc,
La faim ne tuera plus personne au Manden,
Si d'aventure la famine venait à sévir ;
La guerre ne détruira plus jamais de village
Pour y prélever des esclaves ;
C'est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable
Pour allez le vendre ;
Personne ne sera non plus battu,
A fortiori mis à mort,
Parce qu'il est fils d'esclave.
6. Les chasseurs déclarent :
L'essence de l'esclavage est éteinte ce jour,
"D'un mur à l'autre", d'une frontière à l'autre du Manden ;
La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden ;
Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Manden.
Quelle épreuve que le tourment !
Surtout lorsque l'opprimé ne dispose d'aucun recours.
L'esclave ne jouit d'aucune considération,
Nulle part dans le monde.
7. Les gens d'autrefois nous disent :
"L'homme en tant qu'individu
Fait d'os et de chair,
De moelle et de nerfs,
De peau recouverte de poils et de cheveux,
Se nourrit d'aliments et de boissons ;
Mais son "âme", son esprit vit de trois choses :
Voir qui il a envie de voir,
Dire ce qu'il a envie de dire
Et faire ce qu'il a envie de faire ;
Si une seule de ces choses venait à manquer à l'âme humaine,
Elle en souffrirait
Et s'étiolerait sûrement."
En conséquence, les chasseurs déclarent :
Chacun dispose désormais de sa personne,
Chacun est libre de ses actes,
Chacun dispose désormais des fruits de son travail.
Tel est le serment du Manden
A l'adresse des oreilles du monde tout entier.

No hay comentarios:

Publicar un comentario